Promotion et rayonnement de la langue française.

Maintenir la qualité de notre langue, sans laxisme ni purisme.

Coup de gueule SNCF City break

Messieurs,
                                                                       
C’est avec consternation que je reçois votre courriel intitulé “Votre city break à Paris au meilleur prix”
Puis-je vous tout d’abord rappeler que l’utilisation d’un tel anglicisme ne respecte ni l’esprit, ni la lettre de la loi Toubon ?
Puis-je vous faire observer également que ce type de langage s’identifie à un pédantisme dénoncé déjà en son temps par Molière dans Les Précieuses Ridicules ?
Puis-je enfin et surtout vous rappeler qu’une partie de la population française ne maîtrise pas la langue anglo-saxonne, qui lui est étrangère, inaccessible et qui n’a rien à faire là?  
Permettez-moi de citer encore  François Cavanna qui a écrit à l’intention de gens comme vous : « Ce qui m’enrage, c’est l’avalanche, c’est l’emploi systématique et prétentieux d’un arrogant baragouin américanisant » (Mignonne, allons voir si la rose…, p. 126). Il s’en indigne (p. 15) : « C’est mépriser le français que de préférer à ses mots des mots étrangers, c’est avoir honte de sa propre langue, et donc honte de ce qu’on est soi-même, que de se gargariser de vocables américains ». Le philosophe Michel Serres dénonce également cette pratique ignominieuse : « Il y a plus de mots anglais sur les murs de nos villes qu’il n’y avait de mots allemands pendant l’occupation. Par conséquent, qui sont les collabos ? ».
Il est particulièrement choquant que ce soit une société nationale comme la vôtre qui se permette cet incivisme linguistique alors qu’elle est au service du public et qu’elle devrait donner, à ce titre, l’exemple du respect de la langue française dans toutes ses communications.
Je vous prie de croire, Messieurs, en mes sentiments profondément indignés.

Alain Sulmon